Bonjour chers amis, bien que comme d’habitude personne ne lise ceci, je continue à écrire dans mon journal. Enfin nous sommes au samedi matin, je me réveille à l’aube sur le coup de téléphone d’un client qui se plaint que je n’ai pas encore ouvert le magasin. Après avoir expliqué au lémurien que le soleil ne s’était pas encore levé, je l’informe que l’ouverture est prévue pour deux heures plus tard. Sa voix ennuyée m’accompagne hors du lit.
Les températures ont baissé, on le voit tout de suite, surtout si on vit dans les collines comme moi. Après m’être préparé, je monte dans ma voiture et je vais au magasin. J’enlève les serviettes en papier habituelles devant la porte, je réaligne le tapis d’extérieur, je rentre et je remarque que le petit réfrigérateur est ouvert, heureusement je n’y garde que de l’eau, car j’aime le boire froid. Comme l’azote liquide pour nous comprendre, même en hiver.
La journée se déroule normalement, je m’arrête pour échanger quelques mots avec quelques passants qui font semblant d’être intéressés juste pour discuter mais ne concluent rien, je me bats avec quelques clients intéressés mais avare, ceux qui sont venus juste pour prendre les gants que je mets à la disposition des clients,
Ils me font rire aux éclats quand ils entrent, regardent autour d’eux et se tapent les paumes des mains sur les hanches. Je m’approche et je demande si je peux les aider, ils hochent la tête et demandent où se trouve le gel d’alcool. Je pointe mon doigt à une quarantaine de centimètres de leur nez, ils utilisent le gel et s’en vont sans même dire au revoir.
L’après-midi, je me plonge dans la bureaucratie, j’ai trié, je crois, un millier de papiers et la journée se déroule comme ça. Je suis fatigué à la fin de la journée et mon envie de faire est limitée par ce maudit mal de dos qui me donne l’impression de traîner une de ces boules de plomb qui s’attachent aux chevilles des condamnés aux travaux forcés.
Peut-être serait-il plus sain de passer quelques jours à la maison pour me reposer, peut-être serait-il plus sain de prendre un peu de vacances mais je ne peux pas le faire. Il n’y a pas de congés payés pour les commerçants indépendants, il n’y a pas de maladie rémunérée pour les commerçants indépendants. Si vous avez un petit magasin comme le mien, vous travaillez ou vous mangez. Et parfois, on ne mange même pas quand on travaille, contrairement à d’autres emplois où l’on est payé à temps.
Mais peu importe, vous faites ce que vous pouvez et au final, je suis bien comme je suis. J’aime rentrer à la maison et trouver le dîner prêt, peut-être avec des boissons fraîches, le petit chien qui me donne des fêtes et qui ne s’arrête pas avant que je lui donne au moins dix minutes de soins et que votre maison soit toujours votre maison.
De temps en temps, le soir, je joue quelques parties à un jeu vidéo assez vieux pour me détendre, en arrière-plan, j’aime écouter les tours d’une de mes connaissances qui aime beaucoup le sport et qui est très supporter d’une équipe de football très importante.
C’est juste que je n’ai jamais aimé le football, alors je ne comprends pas comment on peut devenir aussi sexy juste pour défendre une équipe de football. Je ne vois pas de valeur ajoutée dans ce genre d’attitude. Au final, ce n’est qu’un jeu et, pour le meilleur ou pour le pire, toutes les équipes sont les mêmes. Mais je suis moi. C’est toi qui as continué la phrase, je ne pensais pas ce que tu pensais.
Vient vite l’heure du coucher, j’allume la couverture électrique pour réchauffer un peu le lit avant d’aller dormir. J’entends un couple de tonnerre au loin, la lumière s’est à nouveau éteinte. Mon chien, qui n’a généralement peur de rien, se blottit effrayé sous moi, mon chat, qui a généralement peur de tout, continue à dormir paisiblement.
Heureusement, j’écris sur mon ordinateur portable pour ne pas être excommunié, du moins pas encore. Il devient très lourd de se déplacer avec ce mal de dos et après tout ce temps, il aurait dû me passer sous le nez. Nous verrons des jours meilleurs, je l’espère.
Bonne nuit à tous les chers amis, nous nous retrouverons demain si Dieu le veut.